Depuis plusieurs mois, nous assistons à une série de reculs préoccupants en matière de politique environnementale. Zone à faibles émissions (ZFE), loi Duplomb, autoroute A69, objectif Zéro artificialisation nette (ZAN)… autant de dossiers sur lesquels l’ambition écologique a manifestement cédé le pas aux pressions économiques et politiques.
Le Président de la République ne parvient quant à lui même plus à maintenir la cohérence de son groupe parlementaire.
De nombreux députés Ensemble pour la République (ex-Renaissance) ont ainsi voté aux côtés de la droite et de l’extrême droite des textes aux conséquences environnementales désastreuses. L’exemple le plus frappant est le soutien apporté à la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb (LR), ancien membre de la FNSEA, qui prévoit notamment la réintroduction de pesticides interdits, y compris les néonicotinoïdes, particulièrement toxiques pour les pollinisateurs et aussi connus sous le nom de « tueurs d’abeilles ».
Cette dérive s’est également manifestée lors de l’examen de ma proposition de loi sur la protection des océans, que vous avez pu suivre dans le cadre de ma campagne Marée citoyenne. Alors que le Président de la République souhaitait faire de grandes annonces lors du Sommet des Nations Unies sur l’océan qui se tenait à Nice ce mois-ci, nous avons assisté à une opération de communication sans engagement pour nos propres eaux territoriales. Aucune avancée n’a été obtenue, ni dans la définition de la protection stricte – qui devrait garantir qu’aucune activité extractive ne puisse avoir lieu dans les aires marines protégées concernées – ni dans la tenue d’objectifs en terme de surfaces et de volumes réellement protégés.
Emmanuel Macron s’est finalement raccroché à l’initiative du président polynésien Moetai Brotherson, qui prévoit de placer près de 5 millions de km2 de zone maritime sous protection minimale, dont 900 000 km2 en protection stricte, interdisant toute activité. Une annonce importante, mais qui ne doit pas masquer l’inaction concernant les zones maritimes métropolitaines. Le gouvernement utilise les Outre-mer comme prétexte pour communiquer, tout en évitant de toucher aux zones maritimes de l’Hexagone. Les chiffres parlent d’eux-même : 94% des fonds marins métropolitains sont en mauvais état.
En tant que groupe écologiste, nous avons la responsabilité de maintenir ces enjeux au centre du débat public et de dénoncer systématiquement tout recul sur ces questions. Nous ne sommes pas seuls ! La société civile se mobilise également, avec une détermination croissante.
C’est dans cette alliance entre élu•es écologistes et citoyen•nes engagé•es, solidaires et déterminé•es que réside notre force. Ensemble, nous gagnerons ces combats pour l’avenir de notre planète.




