Le 22 octobre dernier, j’ai envoyé un courrier à Monique Barbot, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, afin de l’alerter sur la situation critique des cétacés du Marineland d’Antibes. Retrouvez ci-dessous le contenu de ce courrier :

Madame la Ministre,

Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation préoccupante des cétacés encore détenus au Marineland d’Antibes malgré sa fermeture en janvier 2025. 

Le parc abrite actuellement deux orques et douze dauphins, dont le bien-être est compromis par des conditions de captivité inadaptées. Les besoins biologiques, sociaux et cognitifs complexes de ces animaux ne peuvent être pleinement satisfaits dans un environnement artificiel, et il est urgent de trouver des solutions concrètes pour garantir leur santé physique et mentale.

La loi n°2021-1539 du 30 novembre 2021 a marqué un tournant majeur en interdisant les spectacles de cétacés, leur reproduction et leur acquisition. Cependant, elle ne prévoit aucun dispositif clair pour le devenir des animaux encore détenus. À ce jour, aucun projet concret de sanctuaire marin ou de transfert vers des structures adaptées n’a été mis en œuvre, malgré l’urgence de la situation.

La dernière lettre ouverte du parc animalier d’Antibes souligne l’urgence d’agir pour les cétacés, qui se trouvent aujourd’hui dans une situation particulièrement délicate.

Plusieurs solutions ont été envisagées, mais aucune ne semble pleinement satisfaisante pour l’instant. Une première option, en Espagne, ne paraît pas la plus appropriée : en avril 2025, le gouvernement espagnol a rejeté le transfert des orques Wikie et Keijo vers le zoo Loro Parque, aux Canaries, en raison de préoccupations liées au bien-être animal et à la surpopulation des installations. Cette décision a été saluée par les défenseurs des droits des animaux, qui y voient un signal fort contre la captivité des cétacés.

Parallèlement, la Grèce pourrait constituer une alternative intéressante, grâce à ses programmes de sanctuaires marins et à ses eaux calmes, favorables à la réhabilitation. Cependant, cette option se heurte actuellement à un blocage administratif : les autorités locales retardent les autorisations nécessaires, invoquant des contraintes réglementaires et logistiques. Ce retard met en évidence la nécessité d’une coordination internationale plus efficace pour offrir rapidement un refuge adapté à ces cétacés.

Dans ce contexte, nous sollicitons de votre part des précisions sur les mesures que votre ministère entend mettre en place pour assurer :

  • La protection et le bien-être immédiat des cétacés encore détenus à Marineland ;
  • L’accélération des démarches pour le transfert vers des sanctuaires marins ou des structures adaptées, en collaboration avec les partenaires internationaux ;
  • La clarification des obstacles administratifs en Europe afin de permettre la mise en œuvre de solutions concrètes et durables.

Par ailleurs, nous souhaitons rappeler la nécessité d’envisager à terme la création d’un grand sanctuaire marin européen, capable d’accueillir ces animaux dans un environnement semi-naturel sécurisé, garantissant leur bien-être et leur qualité de vie. 

Dans une volonté commune de trouver une solution adaptée pour ces cétacés, nous restons à votre disposition.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette situation urgente et vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre haute considération.