Je devais, dans un premier édito, vous exposer et vous détailler les âpres discussions sur le projet de loi de finances 2025 en cours au Sénat.
Cependant, alors que vous recevrez cette lettre quelques heures avant le vote de la censure à l’Assemblée, il me semble nécessaire de vous écrire quelques mots sur cette situation politique totalement inédite.
Depuis plus d’un mois, nous vivons un véritable marathon budgétaire au Parlement avec l’enchaînement du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et du projet de loi de finances (PLF). À l’heure où j’écris ces lignes, nous étudions et débattons de la deuxième partie du PLF en séance au Sénat. Jour et nuit, nous défendons nos amendements, jour et nuit, nous tentons de faire avancer nos sujets et nos idées. Pourtant, le gouvernement et la droite sénatoriale, inflexibles, restent sourds aux difficultés et inégalités rencontrées par les Françaises et Français, que ce soit dans l’Hexagone, les Outre-mer ou à l’étranger.
Leur position reste un refus net de compromis avec la gauche
Cette attitude n’est pas nouvelle. Les débats à l’Assemblée nationale ont suivi le même chemin. Face aux propositions du Nouveau Front Populaire pour rééquilibrer la contribution des plus hauts revenus et patrimoines par exemple, les macronistes s’entêtent dans leur vision budgétaire ultralibérale, qui nous a conduits à l’endettement catastrophique que nous connaissons aujourd’hui.
Finalement, faute de majorité, Michel Barnier a eu recours au 49.3 ce lundi pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Un budget que nous jugeons injuste et insincère, notamment pour l’hôpital public, la santé, ou encore pour les retraites de nos compatriotes ayant effectué une partie de leur carrière à l’étranger.
Dans ce contexte, l’adoption de la motion de censure paraît inéluctable. Pourquoi, me direz-vous ?
Parce que le gouvernement a refusé de discuter et de chercher des compromis avec le Nouveau Front Populaire.
Parce qu’en se tournant vers l’extrême droite, Michel Barnier a fait le choix du déshonneur. Pour sauver la politique d’Emmanuel Macron, il a tenté, en vain, de récolter des miettes auprès de Marine Le Pen. Le communiqué de Matignon publié hier, citant la présidente du Rassemblement national, en est le triste exemple.
Parce qu’en définitive, Emmanuel Macron est responsable de cette situation inédite. En décidant seul de dissoudre l’Assemblée nationale, en refusant d’accepter les résultats des élections législatives anticipées et en cherchant à prolonger coûte que coûte sa politique, il plonge un peu plus le pays dans l’instabilité. Nous appelons Emmanuel Macron et sa famille politique à tirer les conséquences des trois derniers mois et à enfin établir un cordon sanitaire net et sans compromis vis-à-vis de l’extrême droite et du Rassemblement national.
Cependant, une nouvelle page peut s’écrire après le 4 décembre. Nous ne devons pas céder aux discours de panique généralisée. Non, la France ne tombera pas le 1er janvier 2025. Les prochaines élections législatives permettront de trancher et de choisir une nouvelle orientation politique. D’ici là, avec une position claire et la volonté de construire des compromis, un gouvernement du Nouveau Front Populaire peut trouver des majorités. En ce sens, les Écologistes proposeront une feuille de route pour gouverner, avec onze mesures prioritaires pour défendre les Françaises et les Français
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