A peine arrivée à Oslo, nous entamons cette visite par une rencontre avec Thomas Bassetto, Président du Conseil Consulaire et Natacha Brisson, Conseillère des Français·es de l’étranger.
Nous avons notamment discuté des questions éducatives, autour du déménagement décidé depuis peu du lycée français d’Oslo, des difficultés relatives à l’absence de filière ou d’école française à Stavenger, et du développement des écoles FLAM. Les Conseillers et Conseillères des Français de l’étranger ont aussi portée une initiative de soutien psychologique pendant la période COVID, permettant de couvrir le besoin identifié dans la population française en Norvège. La communauté française en Norvège rencontre globalement peu de difficulté, dans un contexte économique et social norvégien favorable.
Nous avons poursuivi avec Thomas Bassetto ces échanges lors de la réunion publique que nous avons organisé au lycée français : retraites, handicap, santé en France comme à l’étranger ont été évoqués par les personnes présentes, qui ont aussi partagé leurs inquiétudes face à la situation budgétaire française.
Nous avons poursuivi nos échanges au lycée français d’Oslo, autour d’échanges avec l’équipe de direction, les professeurs, les parents et les élèves du lycée français. Etablissement conventionné, cet établissement a la particularité de bénéficier de subvention importante du gouvernement norvégien. Les discussions en cours autour du modèle économique de l’AEFE et de la prise en charge des pensions civiles pourraient venir entacher l’équilibre économique du lycée. Nous avons aussi évoqué la plateforme SIECLE, qui en France permet d’avoir de nombreuses données utiles dans le suivi de la scolarité des élèves et les taux de décrochage, alors que cette plateforme n’est pas utilisée dans le réseau AEFE.
Pour les professeurs, le niveau de leur ISVL, malgré la revalorisation de 2024, reste faible et rend les postes au lycée français d’Oslo peu attractif au vu du coup de la vie en Norvège et cela s’est matérialisé par exemple par le non pourvoi d’un poste de détaché pendant un an. Une problématique spécifique liée à la double imposition du patrimoine existe aussi pour les résidents, du fait de l’ISF norvégien. Pour les parents, l’un des enjeux principaux est la conversion et transcription des notes du bac pour l’accès à l’enseignement supérieur norvégien. Le gouvernement en place en Norvège envisage une révision des mécanismes actuels de transcription, qui défavoriserait potentiellement les écoles telles que le lycée français d’Oslo. Cet élément est majeur pour l’attractivité de l’école, mais aussi pour les sections norvégiennes en France.
J’ai aussi pu échanger avec l’un des AESH de l’école arrivé il y a quelques mois en Norvège après avoir exercé en France. Ayant participé aux réflexions en France sur le statut des AESH, nous avons notamment échangé sur le niveau faible de rémunération de ces personnels avec l’impossibilité d’être en temps plein. Nous avons aussi évoqué les formations accessibles aux AESH et la question des assurances professionnelles auxquelles ces personnels, notamment à l’étranger devraient éventuellement souscrire.
Cette séquence s’est conclue par la visite des locaux qui accueilleront le lycée bientôt, à quelques dizaines de mètres du Fjord d’Oslo.
J’ai ensuite pu échanger avec Peggy Scremin, cheffe de chancellerie à Oslo – que je retrouve après la Slovénie où nous nous sommes rencontrées alors que j’étais Conseillère – et son équipe. Alors qu’il est désormais possible depuis quelques mois de faire valider son identité numérique, la section consulaire s’attache à en informer les usagers. Reste la mise en place du motif de renouvellement de la carte pour avoir accès à ces services numériques, pas encore mis en place formellement dans les instructions. Nous avons aussi échangé sur les personnes en situation de handicap à l’étranger et notamment ma proposition de loi alignant les critères de l’AAH (aide adulte handicapée) à l’étranger avec les critères français. Au-delà de l’accompagnement des français résidents en Norvège, la section consulaire accompagne aussi les français de passage. Cela concerne notamment les touristes qui peuvent nécessiter un accompagnement lors d’accidents dans un pays à l’environnement naturel exigeant. Nous avons poursuivi ces échanges autour de la communauté française avec plusieurs représentantes et représentants d’associations et d’étudiant·es en Norvège.
Lire aussi : ma proposition de loi concernant l’Aide Adulte Handicapé (AAH)
Puis les échanges se sont poursuivis avec toute l’équipe de l’Institut Français de Norvège : recherche, enseignement supérieur, apprentissage du français en Norvège, collaboration culturelle… les sujets sont nombreux. L’institut est à un tournant alors que le projet immobilier de réhabilitation et de concentration des services au sein d’un même bâtiment permettra à la fois une collaboration interservice, notamment dans le cadre du partenariat stratégique entre la France et la Norvège, mais représente aussi des contraintes en terme d’accueil et de collaborations extérieures spécifiques aux instituts ne bénéficiant pas de locaux indépendants.
J’ai eu l’occasion lors de ce séjour à Oslo de visiter, avec M. Frédéric Choblet conseiller économique de l’Ambassade, l’entreprise TOMRA, spécialisée dans les capteurs et leader dans les machines de consigne. Cela a été l’occasion d’échanger sur l’importance de la mise en place de ces systèmes partout en Europe afin de réduire nos déchets, avec une expérimentation prochaine dans l’Ouest de la France. La France reste néanmoins en retard à l’échelle de l’Union européenne dans l’atteinte de ces objectifs de recyclage et de réemploi, alors que la très grande majorité des pays européens ont déjà soit mis en place ces systèmes, soit pris la décision politique de leur mise en oeuvre. La France est du fait de ce retard la première contributrice aujourd’hui à la taxe sur les emballages plastiques au niveau européen, avec 1,5 Mds d’euros.
Après une rencontre avec les services des administrations norvégiennes en charge des questions océaniques et de pêche en compagnie du premier Conseiller Gérard Cairet, je me suis rendue au Parlement où j’ai pu échanger avec les parlementaires écologistes nouvellement élus, alors que les écologistes norvégiens du MdG ont augmenté lors de la toute récente élection leurs scores et leur nombre de parlementaires. J’ai ainsi pu échanger avec Frøya Sjursæther, plus jeune parlementaire de l’histoire du parlement norvégien, le secrétaire national du parti lui aussi nouvellement élu Arild Hermstad et leurs équipes.
Merci à toute l’équipe de l’Ambassade et du Consulat pour leur accompagnement et leur soutien en amont et pendant le déplacement, à Thomas, Natacha et Marion engagés auprès de la communauté et à tous les interlocuteurs rencontrés pour leur disponibilité.
